Interviews #5 – Les conflits armés et la reconstruction de la paix.

Pendant les rencontres de 2018, nous avons abordé trois épisodes conflictuels de l’histoire contemporaine : la guerre d’Algérie de 1954 à 1962, le régime des Khmers Rouges au Cambodge de 1975 à 1979 et la violation des droits humains en Colombie dans les années 2000.

Découvrez les interviews réalisées lors de ces trois soirées.

RETOUR EN ALGÉRIE – Les tortures commisses pendant le conflit armé.
Ciné – débat du 6 février à Sciences – Po Aix.
Documentaire d’Emmanuel Audrain (52 min, 2014)

« L’Algérie reste une sorte de blessure dans la mémoire française (….) Moi, personnellement ça m’a touché. Mais je pense aussi que derrière ce film, qui revient sur les actions de la torture en Algérie, bien sûr il y a la question de la mémoire et de la vérité. Il est toujours important de garder cette mémoire présente, car il n’y a pas de mémoire sans vérité ». Témoignage de Jean Claude Escaffit, journaliste et animateur du débat.

« Moi-même, je suis algérienne, mais je n’ai pas connu la guerre d’Algérie, je ne peux pas témoigner. Je l’ai pas vécue ; les parents ne parlent pas non plus ; quand j’essaie de faire parler ma mère elle dit simplement que c’était très dur ». Témoignage d’une spectatrice de la séance du 6 février à Sciences – Po Aix.

L’IMAGE MANQUANTE – Les atrocités du régime des Khmers Rouges au Cambodge.
Ciné-débat du 8 février au Cinéma Les Variétés.
Film d’animation de Rithy Panh (92 min, 2013).

Le gouvernement cambodgien, en lien avec l’ONU et la communauté international, a créé les Chambres Extraordinaires au sein des Tribunaux Cambodgiens chargées de poursuivre les crimes commis pendant la période du Kampuchéa démocratique. Ce Tribunal a été opérationnel en 2007. L’objectif principal de ces chambres est de rendre justice au peuple cambodgien. Le tribunal a ouvert 5 dossiers portant sur 11 accusés ; certains accusés ont été déjà reconnus coupables de crimes contre l’humanité en 2014[1].

[1] https://www.eccc.gov.kh/fr/node/12083

SABOGAL – Les crimes contre l’humanité en Colombie dans les années 2000.
Ciné-débat du 21 et 22 février 2018 au cinéma Le Coluche à Istres et au cinéma Le Mazarin à Aix en Provence.
Thriller judiciaire de Juan José Lozano (1h46, 2015).

Depuis les années 90, les victimes des groupes paramilitaires d’extrême-droite se mobilisent pour obtenir justice. Depuis la signature des accords de paix entre la guérilla et le gouvernement colombien en septembre 2016, elles exigent que ces crimes d’Etat ne soient pas oubliés.

La Cour constitutionnelle a validé le 11 octobre l’accord de paix signé par le gouvernement colombien et le mouvement de guérilla des FARC le 24 novembre 2016. À la fin de l’année, cependant, l’application de la plupart des points de l’accord restait suspendue à la mise en œuvre de la loi.

Selon le rapport d’Amnesty International de 2017, les civils demeuraient les principales victimes du conflit armé, les plus exposés étant les indigènes, les Afro-Colombiens, les petits paysans et les défenseurs des droits humains. Les chiffres officiels ont fait état d’une baisse du nombre de civils tués dans des actions militaires impliquant les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et les forces de sécurité colombiennes entre le début des négociations et la signature de l’accord de paix en 2016, mais le conflit armé s’est poursuivi en 2017 et semblait même s’être intensifié dans certaines régions du pays.